À nouveau sauvage

29. 30. 31 MARS | 19H30

1 AVRIL | 16H

Boxher

Kimberley de Jong

35 minutes

Une montagne de déchets avale le plancher blanc. Un drone incessant résonne à travers l’espace, créant une atmosphère apocalyptique étrange. Les ours – espèce en voie d’extinction avec la menace des changements climatiques – inspirent cette pièce qui illustre la tentative de fuir les espaces étouffants. Le son amplifié de la respiration et des battements de cœur de l’interprète crée une impression de progression. La présence brute et organique de sa créature mi-humaine mi-animale provoque un engagement viscéral de votre part. Alors qu’elle s’adapte au changement, elle se métamorphose sous vos yeux.

Chorégraphe et interprète Kimberley de Jong

Collaborateur sonore et interprète Jason Sharp

Costume Camille Thibault-Bédard

Lumières Karine Gauthier

Oeil extérieur Enora Rivière

La pièce Boxher se veut un travail sur l’influence d’un être sur un autre. En utilisant des capteurs de fréquence cardiaque placés sur le corps de Kimberley, Jason filtre le pouls pour le transformer à l’aide de modulateurs et synthétiseurs. L’effort de Kimberley détermine ainsi, tout au long de la pièce, la progression sonore.
« Je voulais créer un sentiment d’urgence et une lutte viscérale dans le corps. Avec l’utilisation de mon souffle et mon battement de cœur, manipulé par Jason, on vise à créer un état brut et empathique. »
Se laissant porter par une trame basée sur l’improvisation, les deux artistes laissent placent à l’évolution de leur jeu d’influences. Confronté à cette symbiose, le public se sentira inévitablement influencé par un ou deux êtres.
La quête pour échapper un espace hostile est réelle dans notre climat changeant. Les animaux sont les premiers à montrer des signes de migration et sont forcés à s’adapter à de nouveaux environnements.
En mettant en lien deux êtres qui évoluent en s’influençant autant, cette recherche s’inspire des animaux et leurs corps qui se transforment au rythme des changements d’environnement au sens large.

En 2014, Kimberley de Jong crée sa première œuvre, CYCLe2, interprétée par Brianna Lombardo et Nathan Yaffe, présentée à Tangente (résidence Studio 303 et Compagnie Marie Chouinard, Montréal, QC). CYCLe2 est un voyage poétique de relations entre la mère et le fils, les amants, et notre relation à la mort. Comment ces cycles se répètent-ils, quelle que soit leurs différences ? En 2016, Kimberley a profité du programme de résidence de O Vertigo pour créer un duo avec Brianna Lombardo, Unraveling. Ce travail nous plonge dans le procésus de deuil dans lequel elles se sont livrées sans compromis. Boxher est sa première création solo, où elle travaille aussi pour la première fois avec le musicien Jason Sharp. Kimberley danse aussi pour plusieurs chorégraphes montréalais, dont Marie Chouinard, Frédérick Gravel, Alan Lake, Dana Gingras, Martin Messier, et Caroline Laurin-Beaucage.

Jason Sharp est un incontournable de la scène expérimentale/improv de Montréal depuis de nombreuses années comme un saxophoniste, et il explore la musique drone et durative. Jason enregistre avec Matana Roberts, MT. Zion et Sam Shalabi pour Constellation Records et a récemment sorti son propre album, Un bateau sur son sang. Il a partagé la scène avec des artistes d’improvisation montréalais tels que Lori Freedman, Jean Derome et Malcom Goldstein, ainsi que des sommités free jazz tels que Peter Brötzmann et Ken Vandermark. Jason est présentement président du Board of Innovations Concert, une organisation qui promeut la musique nouvelle à Montréal. Il étudie la composition au Conservatoire d’Amsterdam et continue d’écrire pour le cinéma, la danse et des installations.

Diplômée en design de mode au Collège Lasalle, Camille Thibault-Bédard débute sa carrière comme couturière pour diverses compagnies montréalaises. Son attention pour les lignes du corps l’oriente vers la confection sur mesure. De 2010 à 2013, elle travaille à titre d’assistante-designer pour Liz Vandal. Elle apprend alors le métier de costumière de la danse et participe à la production de costumes pour de grandes compagnies telles que La La La Human Steps, Compagnie Marie Chouinard, Washington Ballet et Cirque Éloize. Depuis, elle collabore en tant que conceptrice avec Manon fait de la danse (Boire le bouillon de onze heures, 2009 – Icône, À Vendre, 2011), Nancy Leduc (Une femme virgule un homme, 2010 – Projet Harlequin, 2012), Corpuscule Danse (Variations pour corps multiples, 2014), Nancy Gloutnez (Débile Métal, 2014), David Pressault Danse (EROS Journal, 2017), Philippe Meunier (Set vicieux, 2015 – Monte-Charles, 2016), Jane Mappin (Ils m’ont dit, 2015), et Les 7 Doigts de la Main (Triptyque, 2015 – Projet Fibonacci Maroc, 2016 – Vice & Vertu, 2017). Étant toujours au service de jeunes designers émergeants tels que Dime Mtl, Bon Vivant, Betina Lou et Marmier, elle préserve un lien étroit entre la mode et la danse, perpétuelle étude du vêtement pour le corps en mouvement.

Karine Gauthier a collaboré à plusieurs réalisations de projets et ce dans différents pays. Elle a conçu les éclairages pour Dana Michel, Nicolas Cantin, Marie B, Audrée Juteau, Andrew Turner, Sarah Élola, Throw2Catch, Krin Haglund, Véronica Mélis, Florence Figols, Erin Flynn, Marie-Claude Rodrigue, José Gagnon, Maria Kefirova, Emmanuelle Calvé, Elsianne, Suzanne Miller & Allan Paivio, Blanca Arrietta, la compagnie BBT, The Choreographers, Fredéric Marrier, George Stamos, Caroline Laurin-Beaucage et Martin Messier, Marco Calliari, la NEF. Elle a assuré et continue pour certains la direction technique d’Estelle Clareton, Jean-Sébastien Lourdais, Sylvain Émard Danse, Clara Furey, Par B.L.eux et aussi la compagnie Montréal Danse. Elle a de plus tourné avec les artistes Richard Séguin et Jorane. Karine aime bien travaillé dans cette voie lumineuse.

Vivarium

Lucy M. May

30 minutes

Née d’un besoin de vent, de lumière et d’une pratique artistique éthique, cette performance se dévoile lentement à travers un processus sensible à son environnement. C’est un manifeste doux et ludique qui a vu le jour dans les ruelles d’Hochelaga. Dans cette version intérieure, le Vivarium occupe l’Espace Vert, où vous êtes invités à flâner. Deux danseuses aux colonnes vertébrales et membres oscillants chuchotent et compostent parmi des objets récoltés sur les lieux. Une scénographe « jardine » ces matériaux, déterminée à découvrir leur drame et poésie, alors qu’un musicien crée une trame électroacoustique en direct. Cette utopie problématique finit par mourir… mais peut-être renaîtra-t-elle ?

Création et performance par

Scénographie et installation Noémie Avidar

Composition et environnement sonore Patrick Conan

Mouvement et costumes Paige Culley

Mouvement et costumes Lucy M. May

L’espace n’est jamais vide. Nous travaillons vers une manifestation douce — en écoutant — investis d’un esprit d’égalité et compassion. Nous nous exerçons dans la performance à valoriser façons alternatives de mouvoir et être en mouvement dans le monde. Nous tentons de cohabiter des espaces avec des non-humains, des objets inspirés par le drame du jardin, et d’autres humains. Nous tentons de résister autant les prescriptions que les soucis. Le paradoxe nous est évident : les sons de Patrick sont un poème aux voix diverses dans le champ, mais noient en même temps le chuchotement de l’air. Lorsque Noémie fait son jardinage, elle est à la fois colonisatrice et pollinisatrice. Les danses de Paige et Lucy sont en même temps emphatiques à et destructrices de ce qui est sous leurs pieds. Notre travaille a débuté en 2014 à Hochelaga. Nous continuons à présent nos adaptations en salle et en plein air.

Artiste en danse contemporaine, enseignante, et écrivaine, Lucy M. May s’est établie à Montréal en 2003. Lucy développe depuis plusieurs années des projets chorégraphiques pour l’écran, le papier, l’in situ et la scène. Présentement, elle développe des performances (Vivarium ; Esemplastic Landing ; reaching over a brink of darkness, folding open to a starlight trepanation) qui questionnent comment les environments géo- et bio-sociaux se tissent au mouvement humain. Son propre corps mouvant, elle imagine, est un lieu de rencontre, là où théories et conversations confluent avec le proximal, le tactile, le sensuel. Lucy a été membre de la Compagnie Marie Chouinard pendant sept ans, et à titre de danseuse pigiste a travaillé avec Margie Gillis, Alejandro De Leon, Sasha Kleinplatz et des chorégraphes travaillant au Nouveau-Brunswick — sa province natale. Elle danse, émerveillée par ce qui relie le micro au macro, le macro au micro. Lucy a étudié à LADMMI et à Rotterdamse Dancacademie aux Pays-Bas.

Patrick Conan, finissant du Collège Vanier en percussion, est un batteur et percussionniste qui est actif professionnellement depuis vingt ans. Il a joué dans nombreux projets, notamment les groupes Tricky Woo, Sackville et The Carnations, avec qui il a tournée au Canada, aux États-Unis et en Europe. Actuellement il joue avec Land of Kush de Sam Shalabi et Traces. Patrick travaille avec MaxMSP, les enregistrements sur le terrain et les found sounds. Il est compositeur pour Vivarium, un projet collaboratif avec Lucy M. May qui a été présenté aux Salons de L’est en 2014 et à Suoni Per Il Popolo en 2017. Il crée pour la danse depuis 2013 et a présenté son travail à Short and Sweet et pour DUNNO WAT U KNO de Nathan Yaffe à Tangente en 2017.

Paige Culley, originaire de Rossland, en Colombie-Britannique, a suivi une formation professionnelle à l’École Toronto Dance Theatre, où elle a reçu la bourse Hnatyshyn Developing Artist pour la danse contemporaine. Après l’obtention de son diplôme en 2010, Culley travaille avec Dancemakers, dansant des pièces d’Antonija Livingstone, de Martin Bélanger et d’Ame Henderson. De 2011 à 2016, Culley a beaucoup travaillé avec la Compagnie Marie Chouinard, interprétant des pièces de répertoire et développant des rôles originaux. Récipiendaire de la bourse de danceWEB 2012 à ImPulsTanz à Vienne, Culley a été mentoré en profondeur par Robin Poitras et Benoît Lachambre. Participant à More than Naked de Doris Uhlich et à la version montréalaise de Nature Redux de Marten Spangberg, Culley continue de composer divers rôles performatifs – également en collaboration avec Daina Ashbee, Le Carré des Lombes et Lucy May – en remerciant les nombreuses forces qui ont nourri et qui continuent à faire circuler les traditions dont elle reçoit tellement.

Noémie Avidar, originaire de Bruxelles et Tel-Aviv, réalise des scénographies à Montréal depuis sa sortie de L’École Nationale de Théâtre en 2009. Elle parcourt les productions de théâtre (Théâtre L’Instant, Groupe La Veillée), cirque (École Nationale de Cirque) et installations événementielles (Festival International du Film sur L’Art) pour aboutir en danse (Compagnie Marie Chouinard et la Fondation de Danse Margie Gillis). Elle agit en tant qu’assistante et consultante pour diverses collaborations et projets. Noémie revisite et questionne continuellement les concepts de réalisation scénographique en relation avec le monde actuel. Elle a utilisé la gravure, le photo-collage, le texte, l’Internet, les plantes et la participation du public pour activer ses scénographies toujours éphémères.