Critique album: Die Antwoord - Ten$ion


Mardi, 7 février 2012 16h52 par Sorstu.ca

Les dépravés sudafricains de Die Antwoord sont de retour avec une nouvelle dose de chansons obscènes, exploitant une fois de plus la vaste gamme d’approches dance, techno et (anti-)hip-hop. Sans bombe comme Enter The Ninja, Zef Side ou Wat Pomp à signaler, est-ce que le charme opère toujours? Plus ou moins.


L’engouement était à son comble lorsque Die Antwoord avait relancé $O$ sous l’étiquette majeure Interscope, à l’été 2010.


Plusieurs mélomanes du web avaient déniché l’album bien avant, en téléchargement gratuit. La recette contenait que des éléments rafraîchissants: leur sale gueule de gangster, leur esthétique trash sans compromis, la voix de nymphette disjonctée de Yo-Landi Vi$$er, les raps en afrikaans de son homologue Ninja, les beats piou piou de DJ Hi-Tek.


Son succès viral tenait sur cet éblouissant amalgame de nouveautés qui ne laissait personne indifférent. Die Antwoord avait le bouton « weird » à 11, ce qui désarmait l’auditeur qui se laissait prendre par les enivrantes doses d’adrénaline du trio. Le rire passait à la fascination.


Sur Ten$ion, rien de tout cela n’est vraiment perdu, mais l’attrait du groupe zef semble plus limité.


Les deux volets de Never Le Nkemise – un qui ouvre l’album, l’autre le clôt – rappelent invariablement ce que propose Skrillex, alors que d’autres titres tombent dans l’eurodance, notamment l’horrible Baby’s On Fire.


Ceci étant dit, Ninja et Yo-Landi Vi$$er savent toujours tourner une bonne rime avec des obscénités sans nom.  Quelques titres valent le détour, dont le premier extrait I Fink U Freeky et Fatty Boom Boom, mais rien ne saute aux oreilles avec le même niveau d’intensité que sur $O$.


Les fans finis y trouveront sans doute leur compte, mais pour ceux qui s’intéressaient à Die Antwoord davantage par curiosité, on ne retrouve rien sur Ten$ion qui provoque le même effet que sur son prédécesseur. Et comme la surprise n’y est plus…  On dirait plutôt qu’on a affaire à une collection de rejetons de celui-ci.



À écouter:

So What?, I Fink U Freeky, Fatty Boom Boom, Fok Julle Naaiers


À éviter:

Hey Sexy, Baby’s On Fire, U Make A Ninja Wanna Fuck


Cote:

Source: Sorstu.ca