Critique CD: Bruce Springsteen - Working on a Dream


Mardi, 3 février 2009 12h00 par Sorstu.ca
À peine plus d’un an après Magic, Bruce Springsteen et son E Street Band reviennent à la charge avec Working on a Dream.

Sorti peu après l’investiture de Barack Obama, ce nouveau disque exprime, dans les textes, à la fois l’espoir et la fatigue d’un peuple après huit ans de patience, de déception et de rage.

Il en résulte un album un peu plus rêveur, voire presque romantique, que ses quelques albums précédents.

Ce même esprit se ressent dans les musiques, plutôt joviales et aérées par une production très propre. Le Boss et sa troupe amalgament les sonorités folk (The Last Carnival), country (Kingdom of Days), blues (Good Eye, avec son harmonica endiablé) et pop rock (Surprise Surprise, My Lucky Day) typiques du chanteur américain, sans pour autant patauger dans de vieilles sonorités surfaites.


Faux départ


Étrange décision que de débuter ce nouvel opus avec la grandiloquente Outlaw Pete : une épopée de huit minutes aux retentissants arrangements de corde.

Quoi que très solide, celle-ci donne une première impression un peu fausse. On s’imagine que ce nouvel opus soit, à l’image de sa première chanson, à la fois majestueux et long à digérer.

Pourtant, une certaine légèreté emballe cette collection de chansons un peu disparate, comme un grand soupir de soulagement.

My Lucky Day et la chanson titre de l’album nous ramènent rapidement en terrain plus familier, celui d’un bon rock efficace, sans détour. Sur What Love Can Do, le Boss s’approche même d’une sonorité voisine des plus récents efforts de Pearl Jam.

Certaines chansons plus sentimentales ajoutent une couleur différente qui insuffle une certaine dynamique à l’album, dont la fort jolie Queen of the Supermarket.

Springsteen a eu la judicieuse idée d’ajouter la chanson The Wrestler (chanson titre du film du même nom) en boni à la fin de l’album. Une chanson poignante, tout particulièrement pour ceux et celles qui ont eu le bonheur de voir ce superbe film avec Mickey Rourke dans le rôle principal.

Un peu inégale, cette nouvelle galette de Bruce Springsteen contient tout de même suffisamment de bonnes chansons pour ravir les fans du Boss. Rendu à 24 albums, plusieurs artistes se répètent allègrement, mais Springsteen prouve une fois de plus que sa créativité n’est pas près de s’éteindre.

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Source: Sorstu.ca