Critique CD: Depeche Mode - Sounds of the Universe


Mercredi, 29 avril 2009 14h58 par Sorstu.ca
Pendant que plusieurs groupes durables en pleine maîtrise d’une recette inébranlable se contentent de la redite pour leurs nombreux fans nostalgiques, Depeche Mode se montre toujours aussi pertinent et contemporain avec Sounds of the Universe.
 
Sur ce douzième effort de la légendaire formation dance-rock, les trois acolytes trouvent la fine ligne entre la créativité et la familiarité, celle-là même que semblaient chercher leurs contemporains U2 sur leur plus récent album, avec toutefois plus de succès. Cette tentative de Depeche Mode résulte en une bonne dose d’audace, d’exploration et d’imprévisibilité qui ne semble en rien forcée, et qui ne renie certainement pas le passé du groupe.
 
Les habitués de Depeche Mode retrouveront d’ailleurs l’atmosphère glauque meublée par les claviers, les rythmes électroniques industriels et la voix hantée du chanteur Dave Gahan.
 
 
La plume de Gahan
 
Même si ce dernier se fait plus présent au niveau de l’écriture – le guitariste Martin Gore ayant longtemps été l’unique auteur compositeur du groupe – Depeche Mode ne souffre pas pour autant d’une quelconque bipolarité sur ce nouvel album, les compositions d’une des plumes côtoyant sans problème celles de l’autre.
 
L’emballage musical typique de Depeche Mode vient donner à chacune d’entre elles la saveur du groupe et rend le tout plutôt cohérent, même si certains élans surprennent.
 
D’ailleurs, Si vous étiez d’avis que le premier extrait Wrong était un choix risqué, n’ayant pas les ingrédients d’un tube assuré, l’écoute complète de Sounds of Universe devrait suffire à expliquer la raison de ce choix. Wrong demeure ce qui se rapproche le plus d’un extrait radio. Sauf peut-être pour Miles Away / The Truth Is. Il ne faudrait d’ailleurs pas se surprendre d’entendre celle-ci comme prochain single.
 
Certaines chansons du disque auraient pu se retrouver dans cette catégorie, de par leur squelette somme toute plutôt pop, mais les arrangements en ont fait une bête qui ne se laisse pas approcher si aisément.
 
Loin de se la jouer sage, le réalisateur britannique Ben Hillier (qui était également d’office sur le précédent Playing the Angel) emprunte un chemin plus «trash» et tonitruant que l’approche plutôt romantique et mélancolique que commanderaient naturellement les treize pièces du compact. Un pari osé qui risque de déplaire à certains purs et durs, ou même aux oreilles habituées à une sonorité plus radiophonique.
 
Un exemple : avec ses propos et sa progression d’accords plutôt conventionnelle, Come Back aurait pu être l’extrait plus doux du lot. Mais les arrangements discordants, voire saturés et chargés d’un gros fuzz en permanence, la rendent plus menaçante qu’autre chose. Un effet pour le moins décoiffant.
 
Pour le mélomane prêt à accorder à Sounds of the Universe toute l’attention qu’il mérite, ce genre de choix esthétiques rendra sans doute l’ensemble de l’œuvre plus pertinent. Pour les puristes des années Songs of Faith and Devotion, il faudra sans doute quelques écoutes avant d’apprécier ce bouquet de treize nouvelles chansons. Mais la patience en vaudra certainement le coup.
 
 

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Source: Sorstu.ca