Critique CD: Malajube - Labyrinthes


Vendredi, 13 février 2009 16h38 par Sorstu.ca
Malajube avait la lourde tâche de faire suite à Trompe l’oeil, son deuxième album qui avait propulsé le groupe tant au palmarès des ventes qu’à celui des albums préférés des critiques en 2006.

Plutôt que de tenter de reproduire le sentiment d’urgence, la fougue adolescente et les mélodies enivrantes de Trompe l’oeil, Malajube a plutôt pris son temps pour créer de vastes pièces aux milles détails, des épopées musicales qui se développent progressivement et demande un certain effort à l’auditeur.

En ce sens, le pluriel du titre de l’album est révélateur. Ce nouveau disque n’est pas un labyrinthe en soi, mais propose plutôt dix séries d’enchevêtrements étourdissants comportant chacune ses petits raccoins musicaux habilement ficelés. Dix petits labyrinthes où il fait bon se perdre.

C’est une aventure stéréophonique que nous offre le groupe de Sorel sur ce troisième disque, plus mature et accompli que les deux précédents. Ici, le travail de Pierre Girard derrière la console contribue à créer un son plus concentré et un peu moins échevelé qu’à l’habitude.

D’ailleurs, contrairement à Trompe l’Oeil, les gars de Malajube n’ont aucun invité à signaler sur Labyrinthes. On sent que la composition s’est effectuée en famille, en groupe refermé, et l’enregistrement de même.

La dynamique musical du groupe est plus solide que jamais. Les guitares sont mordantes et les rythmes autoritaires. Les paroles, à peu près inaudible à moins d’y porter une attention particulière, ne servent à toute fin près qu’à ajouter des mélodies vocales à l’ensemble.

On sent d’ailleurs que les textes et les mélodies vocales ne servent plus de fondement aux chansons de Malajube, sauf peut-être sur Dragon de glace.


Pas de tubes en vue

Inutile de chercher l'extrait qui fera le même effet que Montreal -40 sur ce nouvel opus: il n’y en a pas. La mince percée qu’avaient fait quelques chansons de Trompe l’oeil sur les ondes radiophoniques se refermera sans doute pour Malajube, du moins pour l’instant.

En revanche, Malajube se sert de sa réputation acquise au cours des deux dernières années pour se permettre un album pas facile à digérer, mais qui démontre hors de tout doute que Malajube est un groupe durable qui saura se renouveler au fil des années.

Cote:

Source: Sorstu.ca