Dès les premières secondes d’écoute de ce neuvième album de Pearl Jam, on se doute que ce Backspacer ne sera pas un album de fioritures, d’expérimentations ou de grand casse-tête musical. Cette première impression ne s’estompe jamais vraiment au cours des 35 courtes minutes que nous réserve ce nouvel opus du groupe phare de Seattle, ni au cours des écoutes subséquentes.
Cette légèreté n’est pas nécessairement un reproche. On ne parle pas ici de «facilité», mais bien d’une approche sans détour qui n’est pas sans rappeler les formations punk des années 1980 qui ont influencé le quintette (Buzzcocks, Deadboys et The Ramones, entre autres).
Bien sur, les fans de longue date se diviseront une fois de plus en deux catégories: les inconditionnels l’accueilleront à bras ouverts, les autres crieront sans doute au relâchement.
Après tout, l’écriture des chansons de Pearl Jam repose plus que jamais sur les riffs, sur les boucles de guitare électrique bien croustillantes et sur la voix d’un Eddie Vedder, bien rauque et farouche. C’est l’inventivité des Vitalogy et No Code qui manquent cruellement sur ce nouveau disque, le goût du risque qui animait jadis la formation survivante du mouvement grunge.
On ne peut toutefois pas nier le plaisir presque palpable que ressentent les membres du groupe à nous balancer des chansons aussi entraînantes que The Fixer ou Supersonic (qui porte bien son nom). Un plaisir contagieux, quand le contexte d’écoute s’y prête.
Même les chansons plus posées, comme la douce Just Breathe, The End qui rappelle le matériel solo de Vedder, et Speed of Sound avec ses couplets élégamment pianotés paraissent peu originales mais bien senties.
Ce n’est sans doute pas la réinvention de Pearl, qui peut pourtant paraître un peu statique depuis quelques années, qu’on nous propose sur Backspacer mais bien un album de rock pur et simple, bien envoyé, par une troupe qui s’y connaît.
Agréable à écouter, en attendant que le goût de l’innovation revienne...
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