Critique théâtre: Disparu(e)(s) au Théâtre Prospero


Mercredi, 21 mars 2012 14h49 par Sorstu.ca

La pièce Disparu(e)(s), présentée par le Collectif numéro 7 au Théâtre Prospero jusqu’au 7 avril 2012, nous emmène dans un univers jeune et dynamique avec, comme trame de fond, le désir de disparaître pour paraître aux yeux des autres. Un texte de l’auteur français Frédéric Sonntag, joué par une bande de jeunes comédiens québécois, qui nous intriguent, mais ne nous fascinent pas.


Photo par Jérémie Battaglia


Les éléments sont pourtant tous réunis : six comédiens qui mènent la pièce avec fougue et assurance, un texte intéressant, un sujet actuel, une mise en scène dynamique, un humour accessible et même surprenant parfois, un décor épuré, mais efficace… Il manque tout de même un je ne sais quoi à cette pièce que l’on ne peut détester, mais qui ne marquera personne non plus.


D’abord, l’histoire : une jeune femme apparaît devant nous, seins nus. Elle s’étale dans un carré de terre, comme morte. On devine que c’est elle, la disparue, la cause de la terreur semée dans le village, celle enlevée par celui que l’on craint tous de rencontrer tard la nuit.


Puis, deux hommes, l’air louche, complotent dans un stationnement vague d’un terrain industriel. Ont-ils un lien avec la disparition?


Finalement, une jeune femme qui, désespérément, tente le tout pour le tout en se présentant au beau milieu de la nuit là où la jeune fille aurait disparu, souhaitant disparaître à son tour.


 


Une mauvaise adaptation du texte?


Photo par Jérémie Battaglia


Frédéric Sonntag est un auteur français. Sarah Berthiaume, Francesca Bàrcenas, Vincent Fafard, Julien Lemire, Yan Rompré et Véronique Pascal sont des comédiens québécois. Pourquoi avoir tant tenu à ce que ces derniers jouent le texte tel quel, avec des mots typiquement français et même un fond d’accent français? Peut-être est-ce là un des éléments qui fait qu’on n’embarque jamais à 100% dans la pièce, qu’on l’observe, qu’on l’apprécie, mais de loin, sans s’y investir. Pas que le jeu des comédiens ne soit pas crédible… mais notre cerveau ne peut se détacher de ce fait : une bande de Québécois joue aux Français.


Peut-être est-ce également le fait que le Collectif numéro 7 est une jeune troupe de théâtre, et que Disparu(e)(s) nous donne l’impression qu’elle a voulu trop en faire pour se prouver à travers cette pièce. De la nudité, de l’humour absurde, des personnages qui bougent beaucoup de sortent de partout, des moments intimes entre un personnage et le public… c’est comme si on avait un peu de tout, mais pas assez de l’essentiel, de ce déclic qui fait que l’on va se souvenir d’une pièce parce qu’elle nous a marquée par son ingéniosité plutôt que son tape à l’œil.


Source: Sorstu.ca