Le Cirque du Soleil poursuit dans sa tradition d’excellence avec ce 25e spectacle en 25 ans de carrière. Intitulé Ovo, ce nouveau spectacle du Cirque nous propose un emballage légèrement différent de l’esthétique habituelle du Cirque du Soleil en exploitant le thème des insectes dans une douce ambiance brésilienne.
Mises en scène par Deborah Colker, les bestioles d’Ovo prennent vie grâce aux costumes colorés et inspirés de Liz Vandal, qui évoquent sauterelles, mille-pattes, fourmis rouges, libellules, scarabées et autres insectes sans les reproduire trop fidèlement.
Malgré leurs mimiques un peu caricaturales, les acteurs se fondent alors dans cet univers. Le décor ajoute à tout cela une touche de fantaisie, notamment avec l’utilisation d’une immense toile d’araignée comme filet lors de la deuxième partie.
Aussi, un simple numéro de jonglerie prend une toute autre dimension lorsqu’il s’agit de fourmis rouges qui manipulent d’immenses tranches de kiwi, par exemple.
La musique qui soutient cette nouvelle production s’applique également à nous transporter dans cet univers aux accents sud-américains. Sous la direction de Berna Ceppas (qui travaille auprès de Deborah Colker depuis plus de 15 ans), cette musique est bien dosée et nous sort de l’habituelle tendance nouvel âge/musique du monde de plusieurs productions du Cirque.
Belles acrobaties, trop peu nombreuses
Au niveau des acrobaties, quelques numéros font mouche, autant pour les prouesses des artistes que pour leur inventivité visuelle. Le numéro de jonglerie avec les tranches de kiwi (ci-haut mentionné) fait partie du lot.
C’est également le cas des sauterelles qui allient trampoline et mur d’escalade. Du déjà vu, mais revisité à l’aide du concept du spectacle. Le numéro de trapèze exécuté par les scarabées ne réinvente pas le genre, mais impressionne tout de même.
En revanche, d’autres numéros témoignent d’une idée de base fort bien pensée mais dont l’exploitation laisse à désirer. Lorsqu’un duo de papillons recouvert d’un cocon descend d’un fil lié au plafond, on ne peut que s’émerveiller en anticipant une révision du bon vieux numéro de l’acrobatie sur fil. Hélàs, l’originalité s’éteint rapidement et le tout devient vite prévisible.
Même chose pour la chenille géante dansante qui ressemble à un ressort «slinky» géant. Le visuel est amusant, mais le numéro n’évolue pas davantage et nous laisse sur notre faim.
Le tout est ponctué de numéros comiques, quoi qu’un peu simplets, menés par trois personnages-clowns très caricaturaux.
En fait, si Kooza, le spectacle précédent du Cirque, visait dans le mille avec un retour aux sources de l’art du cirque (voire une présence accrue de clowns et de gags visuels, assortis d’acrobaties pour les purs et durs), la présence des clowns peut devenir agaçant ici pour le public adulte.
La danse y est aussi omniprésente, soyez-en avertis.
En somme, Ovo est un divertissement de haute qualité, avec un ton un brin enfantin et qui mise beaucoup sur la mise en scène, les décors et la musique pour offrir du neuf aux fans du Cirque qui en ont vu d’autres. C’est au niveau du contenu brut que la répétition se fait toutefois sentir.
