Rufus Wainwright à Osheaga: intimité en foule


Lundi, 3 août 2009 14h34 par Sorstu.ca
Le Montréalais devenu newyorkais Rufus Wainwright avait un drôle de rôle à combler dans la programmation du dimanche 2 août d’Osheaga. Entre les prestations de Vampire Weekend et The Decemberists (alors que la foule n’avait pas encore oublié l’énergique spectacle des Ting Tings), Rufus se présentait seul au piano et à la guitare pour un concert intime.
 
Dans le contexte, le chanteur bilingue a tiré son épingle du jeu en offrant un spectacle à hauteur d’homme et somme toute assez rassembleur, avec quelques surprises au menu.
 
Rufus n’a pas perdu de temps pour mettre la table. Après s’être installé au piano sans tambour ni trompette, il a amorcé la prestation avec son succès Going To a Town pour ensuite enchaîner avec La Complainte de la butte, écrite par Jean Renoir il y a plus de 50 ans.
 
 
Duo mère fils
 
Peu après, Rufus quittait les touches noires et blanches pour agripper une guitare acoustique. Après deux chansons dans cette formule (Sansoucis et I’m Not Ready To Love), une première surprise nous était révélée : la maman de Rufus Wainwright, la célébrissime Kate McGarrigle qui a longtemps chanté un folk feutré auprès de sa sœur Anna, a rejoint fiston sur scène pour deux duos fort émouvants.
 
La paire mère-fils a d’abord entonné une version presque improvisée d’Entre la jeunesse et la sagesse, l’une des chansons marquantes de la carrière des sœurs McGarrigle. La voix éraillée de Mme McGarrigle s’harmonisait à merveille avec celle dorée du fiston.
 
Rufus Wainwright s’est ensuite offert un cadeau. Avec sa mère toujours au piano, le chanteur, réputé pour son admiration envers Judy Garland, s’est lancé dans une version éblouissante de Over the Rainbow.
 
«Maintenant qu’elle est partie, on peut recommencer à ‘rocker’!», a-t-il lancé à la blague une fois que Kate McGarrigle avait quitté la scène, après une ovation juste et méritée. California et 11:11 allaient suivre, avant que Rufus ne reprenne place au piano pour son interprétation si appréciée de Hallelujah de Leonard Cohen.
 
 
Un brin d’opéra
 
Une autre surprise nous attendait. Sans se cacher de tendre une perche à l’Opéra de Montréal, Rufus Wainwright a décidé de nous présenter la chute finale de son opéra français Prima Donna, présentée à Manchester cet été, puis à Toronto en 2010. Intitulé Les Feux d’artifice t’appellent, cette pièce lente et épique nous donnait l’eau à la bouche pour l’ensemble de l’opéra.
 
Ayant terminé sa prestation trop tôt, Rufus est revenu sur scène pour ajouter Poses, chanson titre de son deuxième album, en rappel, concluant ainsi une présence lumineuse qui aurait sans doute été encore plus appréciable en salle. Pour bientôt, peut-être?
Source: Sorstu.ca