Metropolis (Montréal), samedi 04 juillet 2009
Le trio The Lost Fingers offrait, hier soir, une prestation endiablée des chansons à succès revisitées que l’on retrouve sur leur deux albums Lost in the 80’s et le nouveau Rendez-vous rose. C’était avec un plaisir palpable que la foule gobbait ces relectures semi nostalgiques semi parodiques... et en redemandait.
Le guitariste Byron Mikaloff, le contrebassiste Alex Morissette et le chanteur et guitariste Christian Roberge repassaient à travers leur répertoire avec beaucoup de dextérité, sans trop s’éloigner des versions endisquées. On s’éclatait davantage dans les solos, mais pour le reste, les surprises étaient peu nombreuses, si ce n’était de la présence de Nanette Workman pour interpréter Lady Marmelade avec la bande, et le pote anglais Robin Nolan (guitariste relativement méconnu du grand public québécois) qui ajoutait une ligne de guitare électrique et quelques solos ici et là.
On se serait d’ailleurs attendu à quelques invités de plus. Avec un seul concert à Montréal pendant le Festival de jazz et un nouvel album sous le bras constitué à 50% de duos, le trio aurait pu offrir quelques surprises additionnelles. Michel Louvain et Martine St-Clair étaient-ils vraiment trop occupés pour venir pousser la note?
On aurait également souhaité davantage de nouveaux titres, surtout quand on sait que The Lost Fingers a en poche beaucoup plus de matériel que ce qui est disponible sur disque à ce jour. Lorsque le trio a interprété l’introduction de Thunderstruck d’ACDC tout juste avant leur version de You Shook Me All Night Long, et a greffé le refrain de Poker Face de Lady Gaga a la chanson Black Velvet, il nous laissait croire que leur inspiration n’est vraiment pas à bout pour revisiter des classiques à la manière de Django.
Prouesses des doigts perdus
Quoi qu’il en soit, la bande s’est plutôt bien débrouillée, parvenant à emballer la foule avec une instrumentation assez minimaliste (pas de batterie ni de percussion) et une présence de scène plutôt sommaire (les deux guitaristes étant assis tout au long de la prestation).
La nature kitsch et joviale du répertoire est suffisante pour faire le travail, et les quelques interventions du sympathique guitariste Byron Mikaloff, qui animait la foule avec enthousiasme, ponctuait bien la prestation. «Y’a-t-il des fans de Samantha Fox ici?», lançait-il à la foule avant d’interpréter Touch Me. «Vous êtes quétaines!», ajouta-t-il lorsqu’une majorité de spectateurs s’avouait fans de la chanteuse des années 1980.
Pour le reste, ce qui vaut le coup dans un concert des Lost Fingers, c’est l’opportunité d’admirer les jeux de guitares de Mikaloff et Roberge, dignes des grands virtuoses. La technique des deux guitaristes est époustouflante et les voir à l’oeuvre, en chair et en os, rajoute au respect qu’on leur doit.
Alex Morrisset brillait aussi à la contrebasse, ce qui n’est certes pas aussi évident étant donné la nature de l’instrument. Les harmonies de voix étaient généralement sans faille, alors que Christian Roberge tenait la voix principale avec brio.
Après deux parties fort bien rendues (et une grille de chansons franchement bien équilibrée) et un rappel, les lumières de la salle se sont allumées, comme quoi le spectacle était supposé être terminé. Mais la foule en voulait plus. Le trio est donc revenu sur scène pour interpréter Billy Jean. Il était d’ailleurs surprenant que The Lost Fingers ne l’ait pas incluse à son concert, étant donné l’actualité.
En tout, peu de titres des deux albums à succès de The Lost Fingers ont été laissés de côté après deux heures de prestation.