Véronic DiCaire à Montréal: imitations sublimes, humour imparfait


Vendredi, 15 mai 2009 14h24 par Sorstu.ca

Théâtre St-Denis 1 (Montréal) – jeudi 14 mai 2009

 
Son charisme ne faisait pas de doute. La puissance de sa voix non plus. Mais qui, en écoutant Véronic DiCaire en spectacle ou sur disque, aurait pu se douter, il y a quelques mois à peine, qu’un immense talent d’imitatrice se cachait au sein de la chanteuse franco-ontarienne?
 
La surprise était donc totale lorsque Véronic DiCaire a montré l’étendue de ses talents en première partie des spectacles de Céline Dion à Montréal. Et on connaît le reste de l’histoire : le contrat avec Angélil, le battage médiatique, sa nouvelle réputation qui la précède et les supplémentaires de son premier one-woman show qui s’empilent.
 
Alors on se pointe au spectacle de Véronic DiCaire avec un lot d’attentes. Et si l’humoriste en elle n’est pas tout à fait à point, l’imitatrice, elle, ne déçoit certainement pas.
 
À la fois justes et subtilement caricaturées, ses relectures de Céline Dion, Ginette Reno, Christina Aguilera, Stéphanie Lapointe, Madonna, Marie-Hélène Thibert, Isabelle Boulay, Patricia Kaas, Edith Piaf et tant d’autres grandes voix féminines de la chanson, tant francophone qu’anglo-saxonne, épatent coup sur coup.
 
Stand-up inégal
 
Dès son arrivée sur scène, la blondinette affiche un enthousiasme de gamine, au point d’en être presque agaçant au début. Sa voix, lors de ses interventions, est claire, perçante et se détraque en raison de son excès d’emballement. Heureusement, le défaut se corrige à mesure que la « femme à tout faire » prend le contrôle de son spectacle.
 
Il faut dire que ses liens en style standup, en général, sont moins réussis. Le jeu est gros, inégal, et le contenu manque de mordant. Avec ses mimiques, ses expressions faciales exagérées et ses remarques sur son chum simplet, on la croirait presque calquée sur Julie Caron (pour ceux qui la connaissent).
 
Pourtant, ce n’est pas que Véronic DiCaire n’ait pas en elle la capacité de faire rire. Lorsqu’elle s’éloigne de son vécu anecdotique et des blagues faciles, elle se montre tout à fait hilarante. À preuve, un étonnant numéro où elle incarne une Claire Lamarche tordante, ou la séquence vidéo où elle prend tour à tour les traits de Julie Snyder, Colette Provencher et Marina Orsini, version Lance et Compte et version Les Filles de Caleb.


De l’imitation de qualité
 
Mais tenons-nous en aux imitations. À ce niveau, les grands moments de la soirée frappent très fort. Sa musicographie abrégée de la carrière de Céline Dion, en rappel, est bien entendu un incontournable, un classique en devenir. De la voix à la gestuelle, en passant même par les costumes liés aux différentes époques de la carrière de la diva, DiCaire maîtrise chaque détail, méticuleusement répliqués.
 
Sa brève incarnation d’Edith Piaf – avec perruque échevelée et regard sur le bord de la folie en boni! – est tout simplement transcendant. Ce numéro lui a même valu la plus chaude ovation de la soirée. Drôle d’idée, d’ailleurs, de ne pas clore le spectacle avec cette interprétation magistrale, au lieu d’y aller avec un numéro country rigolo mais beaucoup moins solide, tout juste avant le rappel.
 
Véronic DiCaire se montre donc à la hauteur des immenses attentes que sa machine promotionnelle lui a bâties. Ne resterait juste qu’à resserrer son jeu pour en faire un des spectacles de variétés les plus complets à voir au Québec. 
Source: Sorstu.ca